Il est parfois difficile pour un parent de savoir à quel moment aborder le sujet délicat de la sexualité de son ado.

Trop tôt, trop tard, difficile de savoir quel est le moment le plus propice pour en parler.

La crainte étant souvent de suggérer une idée qu’ils pourraient ne pas avoir eu.

Mais la plupart des adolescents s’intéresseront au sujet bien avant de vous en parler par le biais de l’école, des copains ou encore par le biais d’internet.

Que l’on se rassure, en parler n’est pas synonyme d’incitation, mais il s’agit plutôt de faire savoir à votre enfant que vous être disponibles pour évoquer ce sujet avec lui afin qu’il puisse trouver auprès de vous une oreille attentive à ses questions ou en cas de problèmes.

Quand aborder le sujet de la sexualité ?

Il ne faut pas attendre que votre adolescent vienne vous en parler, s’il est trop curieux il passera à l’acte dans des conditions qui ne seront peut-être pas optimales.

Pour les filles vous pouvez vous saisir de l’opportunité de leur première règle afin d’évoquer la contraception, le système génital et la procréation.

Ce sujet peut être éventuellement aborder lors du premier rendez-vous chez le gynécologue qui pourra vous soutenir dans cette démarche et poser des mots précis.

Concernant les garçons cela peut être fait à l’occasion de l’apparition de leur pilosité ou de la mue de leur voix qui permettra d’aborder en amont le système hormonal et les différentes étapes de maturation de leurs corps.

Qu’il s’agisse de garçons ou de filles, de nombreux supports pédagogiques d’éducation sexuelle peuvent être des vecteurs d’échanges sur le sujet.

Comment évoquer la pornographie ?

Les images pornographiques peuvent être des contenus très explicites pour des jeunes enfants qui sont encore en phase de découvert de leur corps et créer un stress ou perturber leur représentation de la sexualité.

Il ne faut pas les laisser seuls face à des images qu’ils ont pu voir et leur permettre de verbaliser leur question ou leur peur.

Vous pouvez par exemple évoquer une expérience personnelle réelle ou fictive sans rentrer trop dans le détail afin de ne pas les choquer et leur laisser la porte ouverte à leur propre représentation.

Les garçons sont souvent obnubilés par la performance et vont avoir tendance à comparer la taille de leur sexe ou la durée de leur performance.

Les filles quant à elles seront davantage focalisées sur leur apparence physique leur manière de s’exprimer, le mode de fonctionnement de leur corps.

Afin de les rassurer, n’hésitez pas à donner des chiffres et rappelez leur que chaque parcours est unique, qu’il n’est en aucun cas question de performance et que les films ou images sont souvent retravaillées et qu’il ne faut surtout pas se comparer à des choses qui n’existent pas.

Et si vous vous sentez à l’aise n’hésitez pas à lui suggérer des sources plus féministes comme

La masturbation ne doit pas être tabou

Tôt ou tard votre enfant partira à l’exploration de son corps.

Toutefois il n’est pas simple d’évoquer ce sujet intime encore emprunt de culpabilisation.

Il est important que votre adolescent comprenne que ce n’est absolument pas honteux et qu’il est même plutôt sain de partir en exploration solo de son corps afin de savoir comment son corps réagit à certains stimuli.

Vous pouvez pour servir de supports extérieurs comme une scène de film ou acheter un livre dédié au sujet que vous laisserez à disposition dans un coin dédié de la maison.

Parler du consentement

Il est important d’apprendre à un enfant que son corps lui appartient et que les décisions concernant son intimité lui appartiennent à lui et à lui seul !

Toutefois la sphère du consentement   s’étend bien au-delà de la sphère sexuelle.

Dès le plus jeune âge prenez l’habitude de lui demander son consentement pour un contact : un câlin, un bisou.

Il faut qu’il comprenne qu’il a le pouvoir de décision et que ses souhaites méritent d’être entendus et respectés.

Enfin un consentement ne peut pas être équivoque. Un vrai « oui » doit être libre, révocable et ne doit pas être consécutif à un chantage ou à une pression extérieure.

Parler prévention et présenter les moyens de contraception

Ce sujet  de santé est en général abordé à l’école.

Toutefois les temps de partage sont parfois courts et la pression exercée par le regard des autres limite leurs questions et la manipulation qu’ils peuvent faire des différents moyens de contraception.

Votre adolescent n’osera pas forcément vous demander de lui acheter des préservatifs ou la pilule.

Vos pouvez envisager de laisser dans un endroit ou votre enfant ira forcément comme les toilettes par exemple des dépliants informatifs ou encore des préservatifs masculins et féminins en nombre assez important afin que lorsqu’il en prenne un, cela ne se voit pas.

Ainsi il n’aura pas le stress d’être « découvert ».

L’adresser à des ressources extérieures

De nombreux lieux ressources peuvent exister pour répondre aux diverses questions de votre jeune adulte comme les centres de planification familiales, des lignes téléphoniques gratuites telles que le numéro national « Sexualités Infos Santé » disponible au 0 800 00 69 07 ou encore le site internet du même nom.

N’hésitez pas à lui donner toutes ces informations afin qu’il puisse de lui-même trouver des réponses non erronées aux questions qu’il n’osera pas vous poser.

L’aborder comme un sujet de société

Dans les médias, les films, la publicité, la sexualité ou la sexualisation est présente.

Servez vous des sujets d’actualité, des faits divers pour aborder ces sujets.

Cela rendra moins solennelle LA discussion et mettra tout le monde moins mal à l’aise.

Sollicitez votre adolescent : « as-tu déjà entendu ce mot ? », « qu’est-ce que tu penses de ce que l’on vient de voir », « tu as déjà fait ça toi » ?

Cela vous permettra de savoir ce qu’il sait déjà ou non et de rendre ce sujet moins personnel et donc moins gênant dans un premier temps.

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Nommer correctement

 Osez utiliser le vrai nom des choses.

Que ce soient les parties de son corps ou les mots tels que « masturber », « mouiller », « bander », « éjaculer », cela permettra à votre adolescent de pouvoir parler de son corps sans gêne.

En voyant que vous osez utiliser ces mots il se permettra de les prononcer plus librement avec vous ou un entourage extérieur et cela lui évitera de se représenter faussement un certain nombre de choses.